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Du 4 au 5 avril 2018 la Commission a organisé, en co-partenariat avec plusieurs organismes et le laboratoire la Ville en Commun, le colloque « Le Droit à la Ville d’Henri Lefebvre ». Pendant deux jours, chercheurs, anciens étudiants d’Henri Lefebvre, urbanistes, architectes, acteurs de la société civile et pouvoirs locaux ont discuté de l’héritage et des nouvelles réalités du concept du Droit à la ville qu’Henri Lefebvre avait lancé en 1968 dans son ouvrage éponyme.

L’originalité d’Henri Lefebvre a été d’aborder la ville comme « un espace où se projettent les rapports sociaux ». Face à la vision fonctionnaliste dominant la pensée urbaine de l’époque, Henri Lefebvre propose une approche à contre-courant pour radicaliser la démocratie et proposer une alternative à l’approche du Corbusier (célèbre urbaniste français) qui aurait « tué la Ville en tuant la rue ». Henri Lefebvre défend ainsi la nécessité de mettre la ville et l’urbain au centre de la réflexion de nos sociétés contemporaines et affirme le « droit à la ville » comme un droit à la vie urbaine et à la décision démocratique.

Durant la première journée, le projet philosophique et scientifique d’Henri Lefebvre a été analysé ainsi que la diffusion de sa pensée à travers le monde grâce à différents témoignages depuis les Etats-Unis, l’Amérique latine, l’Italie et l’URSS. La deuxième journée s’est, elle, centrée sur la mise en œuvre du droit à la ville par les acteurs de l’urbain et l’actualité de l’héritage d’Henri Lefebvre, grâce à plusieurs ateliers et tables rondes organisés à la Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord à Plaine Commune.

« Le Droit à la Ville ressurgit dans la phase actuelle de métropolisation comme une revendication du pouvoir d’agir des différentes centralités métropolitaines. Le Droit à la Ville se fera par les banlieues ou ne se fera pas ! » Antonio Aniesa, Conseiller du cabinet du Président de Plaine Commune

La Commission a plus particulièrement contribué à deux temps d’échange et de discussion : « Face aux migrations, quel droit à la ville ? » et « Le droit à la ville, alternatives vers un autre monde ? ». La défense de l’universalité des droits des migrants, la difficulté des pouvoirs locaux à se faire entendre dans l’élaboration du Pacte Global pour la Migration, les messages portés lors de la Conférence de Malines comme les différents engagements pris par CGLU autour d’Habitat III (où le Droit à la Ville a été mentionné pour la première fois dans un document de haut niveau international), ont été évoqués.

Le colloque a également été l’occasion de présenter les conclusions du Rapport « Métropoles compétitives et horizons de justice spatiale : le rôle des aires métropolitaines dans l’agenda mondial des gouvernements locaux et régionaux pour le 21esiècle », promu par la Commission, Plaine Commune et le Centre Lavue. Le document met en lumière les alternatives possibles à la compétitivité et à la marchandisation du développement urbain à partir de modèle fondés sur le droit à la ville, le droit à la centralité et la justice spatiale.

« Le droit à la ville exige une décentralisation politique, un rééquilibrage territorial et le renforcement de la citoyenneté en tant que pouvoir de conception et de contrôle des politiques » Mauricio Valiente, Adjoint aux droits et à la memoire historique (Madrid)

La Commission a également rappelé les différentes rencontres organisées par les pouvoirs locaux tout au long de l’année 2018 pour poursuivre l’engagement et la construction collective autour des Droits Humains :

  • Le Forum des villes pour les droits humains de Gwangju (18-21 Octobre)
  • Le Rencontre de villes pour les droits humains et le droit à la ville de Madrid (Novembre)
  • La Conférence de villes pour les droits humains et la migration de Barcelone (10-12 Décembre)

Note de la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU
Source d’origine: https://www.uclg-cisdp.org/fr/actualites/nouvelles/le-droit-%C3%A0-la-ville-cinquante-ans-apr%C3%A8s-quelle-actualit%C3%A9